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Extrait du roman
Le jardin d'attente :
« Aller vers une disparition sans briser
trop vite avant, et ne rien briser en route, voilà qui demanderait
des états de tendresse, bien sûr, c’est ce qu’Hélène racontait au
ciel et que Davida n’entendait plus, à force de la guetter de trop
près. Il n’y avait pas d’autre porte valable au rêve sans fin, juste
la bonté calme qui aplanirait le monde et dresserait les autres
en faisant briller leurs yeux. Sinon, l’après-mort serait infernale.
Il fallait savoir calmement naviguer, même dans les rêves à vif.
Nous sommes. Gardiens du vivre lorsque nous partons. Oui. Bien sûr,
se dit Hélène. Tous les mourants le savaient depuis l’instant de
leur naissance, voyons. Peser ici, vers l’ombre au pied des conifères
bruissant.
Et s’enchanter une longue et dernière fois, avant que le songe ne
l’emporte. Ainsi une femme assise espérait-elle. En finir avec les
simples textures du pragmatisme. Accepter que tout s’arrondisse
et devienne vaste autour. Se détacher comme on danse. Sentir vibrer
la barcarolle cinglante des humains. Atténuer toutes les présences
pour mieux les enrichir. Alléger les vies voisines d’abord. Et tâcher
de réussir au moment où tout s’arrêterait pour se transformer. Le
départ vers l’autre côté des évidences. Et sans mentir désormais!
»
Entretien
fictif autour du roman Voici
ce qu'on en a pensé...
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